Suite à deux épisodes de giardiose qui ont frappé le Chalets des Chats au cours de l’année 2021, il nous semble important de partager notre expérience et que chacun sache à « qui » nous avons affaire afin de nous prémunir d’une nouvelle récidive ou de pouvoir vite identifier le problème en cas de nouvelle crise.
La giardiose est une infection de l’intestin causée par les giardias. Elle touche principalement les jeunes animaux de moins de 2 ans, et encore plus les animaux de moins d’un an. Elle est présente surtout en collectivité.
Les symptômes
La giardiose se révèle par une diarrhée persistante qui peut durer plusieurs semaines ou intermittentes avec des périodes de rémission possibles.
Il y a différents stades dans la progression de la maladie : au départ, les animaux se nourrissent correctement ; par la suite, les parasites causant des lésions intestinales dus à leur multiplication, l’infection produit des selles molles, malodorantes, grasses et de couleur terne. Cet aspect gras est dû à la mauvaise assimilation des matières grasses.
Comme tout parasite interne, il vit aux dépens de son hôte et empêche une absorption correcte des nutriments tout en provoquant une irritation de la muqueuse digestive.
Par la suite, les jeunes chats peuvent régurgiter leurs aliments et souffrir de douleurs intestinales.
Sans traitement, l’animal continue à s’alimenter avec un appétit augmenté, mais qui conduit à un amaigrissement et leur état général se dégrade.
Le mode de transmission
La contamination se fait par ingestion de kystes présents sur le pelage, dans l’environnement, l’eau ou les aliments.
Les kystes de Giardia sont très résistants, même à l’extérieur de l’organisme, et cela pendant plusieurs mois. Ils possèdent un fort pouvoir infectieux (quelques kystes suffisent pour provoquer une infection).
L’excrétion des kystes est possible chez les animaux porteurs sains comme chez les malades.
ATTENTION : la giardiose est une zoonose. Autrement dit, l’Homme peut aussi être contaminé en ingérant les kystes du parasite disséminé par un animal infecté.
Nettoyage de l’environnement et désinfection
La première des règles à observer est le ramassage régulier des excréments.
Les coussins ou couvertures et autres textiles devront être passés en machine régulièrement à 90°C.
Les gamelles (eau et nourriture) devraient idéalement être placées en hauteur.
En collectivité, le respect du principe de la « marche en avant » doit être respecté.
Le risque de transmission indirecte (par l’intermédiaire d’éléments du milieu extérieur) étant élevé, la décontamination de l’environnement est fondamentale. Elle repose sur les mesures de nettoyage et de désinfection des locaux, du matériel (gamelles, jouets, balais, …) et d’hygiène des bénévoles (mains, chaussures, vêtements, …).
Pour la désinfection, les ammoniums quaternaires (type Sanytol et eau de javel) sont efficaces contre les kystes de Giardia. Il est ensuite conseillé de sécher parfaitement la zone ainsi décontaminée et de respecter une période de vide sanitaire de plusieurs jours avant la réintroduction des animaux. Celle-ci ne doit être envisagée qu’après avoir lavé les chats afin d’éliminer les souillures fécales et les kystes présents sur le pelage.
L’utilisation de la vapeur peut se révéler être un excellent complément à cette désinfection.
L’introduction de nouveaux individus ou matériaux est théoriquement le seul moyen d’introduire le parasite en zone saine. Les nouveaux chats entrants en Catroom devraient être systématiquement lavés et doivent être traités selon les indications des vétérinaires (cure de Dolthène pendant 3 jours préalable à l’entrée en catroom).
La contamination du matériel sera prévenue par l’utilisation de matériel dédié à chaque espace ou groupe d’individus, et de sur-chaussures ou chaussures dédiées lors de l’entrée en Catroom.
Prévention
Lorsque le chat est nourri avec une alimentation de qualité, son système immunitaire est renforcé. A contrario, c’est lorsqu’un chat est nourri avec des aliments inadaptés à ses besoins biologiques et naturels, ou bien de qualité discutable, qu’il créé un terrain favorable à la prolifération des parasites intestinaux.
C’est la raison pour laquelle nous apportons une attention toute particulière à la qualité de la nourriture que nous donnons à nos chats et chatons.